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emplacement: Pyloufas / 3Pi-Janvier-2014 / La démocratie aux éclés

Démocratie pendant la crise

La crise des éclés : et après ? Quelle démocratie ?

Les éclés n’ont plus de sous, l’association est en crise, il fait redresser la barre (et l’asso). Au-delà des décisions à prendre pour la sortie de la crise, celle-ci nous interroge sur nos structures démocratiques. Est-ce qu’elles sont adaptées à gérer ce type de situations ? Quelles pourraient-elles être pour cela ? Quelles devraient-elles être également pour nous permettre de ne pas nous retrouver dans cette situation dans le futur ?

Le vécu de la crise est différent suivant les échelons de l’association, et je pense que c’est le moment d’être attentif, chacun à notre niveau, à la manière dont les choses se passent, à les analyser pour en comprendre les dysfonctionnements démocratiques et être capables de proposer des réformes de notre fonctionnement. Cet article a pour but de lancer le débat, par écrit (il est destiné aux journaux Routes Nouvelles, Py LouFas [1] et au blog HEC [2]), et que l’on puisse s’échanger des contributions en amont des Congrès, des rédactions de motions, et de l’AG (lors de laquelle aura lieu une réforme du règlement général, c’est le moment donc d’y proposer des modifications).

Il me semble que l’on peut analyser le fonctionnement de l’association par le biais de trois moments démocratiques : l’information, le débat, et les prises de décisions.

Information

En préalable à tout fonctionnement démocratique, il faut bien avoir connaissance des sujets concernés. Là se pose la question de la circulation des informations au sein de l’association.

Quelles informations avons-nous eu sur la crise, à quel moment ? Quels moyens serons-nous capables de mettre en place pour être informés bien plus tôt de l’arrivée d’une telle situation ?

Quel niveau d’information doit-on donner aux adhérents ? Pour l’instant, nous avons des infos accessibles via le portail (compte-rendus des réunions du comité directeur…), mais qui le sait ? Il n’y a rien dans les publications (journaux tels Route Nouvelles, ou e-mails comme le fil éclé). Beaucoup d’informations redescendent progressivement les échelons, en suivant toute une hiérarchie qui construit une distance énorme entre le Comité Directeur et les adhérents des groupes locaux.

Les informations financières sont opaques (pourquoi tous les adhérents ne peuvent pas avoir accès à la situation des comptes de la BRED, ou aux prévisionnels de chaque structure, puisque nous sommes tous solidaires financièrement ?) Nous nous contentons de faire une grand-messe une fois par an (rapport moral, financier), alors que nous pourrions faire des points d’étapes réguliers par écrit (tous les mois ? Certaines assos le font !)

Débats

Tous les adhérents de l’association sont appelés à s’exprimer sur le fonctionnement des éclés dans les APL, les Congrès régionaux et par délégation à l’AG. Cependant, ce sont des temps très courts, qui limitent énormément les temps de débats, et ne donnent que très peu l’occasion aux adhérents de discuter, de comprendre, et d’être force de proposition pour l’association.

Au niveau national, le seul espace de débat qui regroupe divers horizons de l’association est celui des motions, qui est – par notre fonctionnement qui veut que seules les motions refusées soient débattues – un temps d’opposition avec le CD, alors qu’il pourrait être un temps d’échange et de décision au sein de l’association, uniquement par ce que c’est plus intéressant démocratiquement que d’avoir des motions validées par le CD qui ne sont pas débattues par les délégués des autres régions.

Mais il n’y a pas le temps ! nous dit-on. Le constat de l’AG précédente est que les éclés ont besoin de temps de débat en plus. Outre la possibilité d’en rajouter à l’AG (oui, on pourrait avoir deux heures de débat le soir, de 20h à 22h, par exemple, quitte à faire traverser la France à tous les délégués, autant utiliser ce temps !), nous n’avons aucun espace de débat par écrit.

Combien d’associations, de syndicats ou de partis politiques ont des fonctionnements de débat par écrit avant leurs congrès ou leurs AG ? Pourquoi ne pourrions-nous pas publier, dans Routes Nouvelles ou ailleurs, des propositions de motions, qui pourraient recevoir des contre-propositions, être amendées, être débattues, pour finir en AG par être autrement plus réfléchies qu’elles ne le sont actuellement. Pourquoi ne pourrions-nous pas simplement utiliser les revues pour y publier des articles à titre personnel ou collectif, pour exprimer des points de vus, susciter le débat, avoir des écrits contradictoires qui enrichiraient d’autant plus les maigres temps institutionnels de prise de décision.

Nos revues sont des supports de com’ aseptisés au lieu d’être des espaces d’expression et de débat des adhérents. Ça n’a pas toujours été le cas aux éclés, et dans bien d’autres cadres on considère que la presse est un pilier du pouvoir démocratique justement par sa capacité à poser et enrichir les débats. Faisons-le vivre aux éclés !

Nous avons aussi maintenant des outils comme internet, et cette crise a fait naître des initiatives pour publier des prises de position de membres de l’association (blogs…).

Prise de décision

Que pensons-nous de nos instances de prises de décisions (élues ou pas…) ? Est-ce qu’elles sont capables de gérer une crise comme la nôtre tout en restant démocratiques ? Est-ce qu’elles seront capables à l’avenir d’anticiper une autre crise ?

J’ai une impression de méfiance généralisée, de tensions un peu partout, et que l’on se retrouve plus devant le fait accompli qu’associé à une démarche en faveur bien commun. On est capable de construire une pédagogie de la démocratie avec les enfants pour qu’ils puissent faire des choix dans l’intérêt du bien commun et non juste pour leur intérêt individuel, est-ce qu’on est capable de l’appliquer aux adultes de l’association ?

L’énorme délégation de pouvoir donnée lors des congrès et AG doit-elle aller jusqu’à prendre des décisions seule dans un cas comme celui de la crise actuelle ? Ne pourrions-nous pas avoir des moments de co-décision (avec les responsables régionaux, qui pourraient éventuellement avoir des mandats des groupes) au lieu de simples consultations ? Peut-être que prendre des décisions ensemble nous aiderait à faire face à la crise ensemble, plutôt que d’être en attente du Comité Directeur, et que cela crée des tensions quand ces attentes ne sont pas remplies…

Ces réflexions et positions sont personnelles, et le but premier de cet article est bien que l’on s’interroge sur notre démocratie à l’heure de la crise. N’hésitez pas à le publier dans d’autres cadres, et surtout à prendre votre clavier pour contribuer à l’analyse de ce qui se passe !

Florian, groupe du Volvestre (florian@biree.name)

EedfMidipy: Pyloufas/3Pi-Janvier-2014/La démocratie aux éclés (dernière édition le 2014-01-04 16:19:11 par al)