Vin
Certaines troupes des pays vinicoles ne partent pas au camp sans un bon tonneau de « jus de la treille ». D'autres troupes se croiraient déshonorées si un litre de vin pénétrait dans l'intendance.
Mais entre certaine troupe bourguignonne (des S.D.F.) rencontrée dans les Alpes, dont le Chef ne permettait l'emploi d'une eau de source excellente que pour la toilette et la cuisine, et certaines autres troupes qui ne mettent pas de vin dans leur civet, il y a place pour un usage rationnel de l'eau et du vin.
Je crois que l'eau est excellente pour la majorité des jeunes Français (sauf naturellement pour les Bourguignons et les Bordelais dont l'eau semble l'ennemie naturelle) ; cependant, un verre de vin de temps en temps, le dimanche par exemple, apporte un peu de soleil et constitue un stimulant merveilleux de la gaieté naturelle des campeurs.
De plus, l'usage d'un peu de vin au camp volant me semble excellent pour soutenir l'effort et le vin chaud merveilleux pour prévenir la grippe et les rhumes après une longue averse.
F. Bouteille – Le Chef, mai 1938